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Rencontrée au Pavillon le 3 octobre à 17h30 C’est Manon Dumond qui m’a transmis son contact.

Pour commencer, est-ce que tu peux me parler de ton lien avec Saint-denis, si tu y habites, y travailles.. ?

J’habite à Saint-Denis depuis 4 ans, j’habite juste à côté de là où on se trouve, je suis arrivée en Juillet 2013 après un master d’urbanisme à Lyon. J’ai trouvé du travail dans le Val d’Oise et Saint-Denis s’est avéré être un bon compromis géographique entre le Val d’Oise et Paris, et financièrement aussi. J’avais une amie qui venait de trouver du boulot dans le nord de Paris donc on a cherché à faire une collocation ici. Quand je suis venue visiter l’appartement j’ai été agréablement surprise de Saint-Denis, j’en avais une mauvaise image. Avec ma deuxième colloc, on s’est inscrites à l’AMAP, et ça m’a ouvert sur un réseau Dyonsien que je n’avais pas du tout. Ca fonctionne beaucoup par mails et beaucoup de gens se font passer des annonces en tous genre. C’est comme ça que j’ai vu une annonce pour des cours de chants qui s’avéraient être à deux pas de chez moi, donc je suis allée voir. Et via ce cours j’ai commencé à rencontrer d’autres personnes sur Saint-Denis, à sortir plus. J’ai eu une période de chômage aussi qui m’a permis de m’investir dans des assos, dans la coopérative de la Ferme et aux permanences de l’AMAP. Ca m’a permis de rencontrer une femme qui était en formation de coaching et je lui ai confié mes questionnements sur ma vie professionnel donc je suis devenu un peu son cobaye de coaching. Dans ce questionnement de reconversion professionnel j’ai beaucoup réfléchi à un projet d’ouverture de café culturel dans Saint-Denis. J’ai commencé à en parler autour de moi, notamment à une personne de l’AMAP qui s’appelle Oliver.

Olivier ? Ah ben tiens, justement, je le rencontre Jeudi ..

Ah bon ? C’est drôle, c’est vers lui que je t’aurais envoyé.

Ben du coup il pourra t’en parler aussi. On en a beaucoup discuté ensemble car c’est une envie qu’il avait aussi depuis son arrivée à Saint-Denis. Ici à part le Pavillon il n’y a pas vraiment « d’ambiance café ». Il y a Point Carré maintenant mais c’est pas un « grand » café. A lyon j’avais plus ça, des café ou tu peux te poser en journée, un peu ambiance canapé où tu te vois bien même aller travailler, et je retrouve pas trop ça à Saint-Denis. Et comme Olivier connais beaucoup de monde à Saint-Denis, via l’AMAP aussi, il a proposé qu’on se retrouve à 4/5personnes pour discuter de cette envie. Il y avait un peu deux idées, certains partisans d’un café mobile et d’autres plutot un espace permanent, on s’est dit que l’un n’empêche pas l’autre.. on s’est réunis comme ça assez régulièrement pour définir ce qu’on voulait mettre dans ce projet. On a rencontré une personne de la ville de Saint-Denis qui nous a parlé des initiatives qui existent déjà à Saint-Denis, notamment, le projet de centre social coopératif, Coopérence. On a été à une de leur réunion suite à ça, on a rencontré Nadia et dans leur projet ils envisageaient une partie café donc ils étaient assez enthousiastes que des gens puissent avoir envie de s’en occuper. Suite à ça on a été mis en contact avec une prof d’archi qui a chapeauté l’exposition d’un concours sur le thème de « ma cantine en ville ». Des étudiants avaient imaginés des cantines mobiles et après l’exposition des structures elles étaient démontées et stockées à Nantes. Donc on a pris contact avec les étudiants et certains, des Dyonisens d’ailleurs, ont acceptés de nous donner leur structure. L’idée avec ces structures c’est de pouvoir imaginer un projet nomade dans différents quartiers. Je n’en sais pas beaucoup plus en ce moment car avec la reprise du travail j’ai du mal à être présente dans le projet.. Mais en tous cas il y a vraiment quelque chose de stimulant à Saint-Denis, pas forcément visible de l’extérieur mais quand tu commence un peu à rentrer dans certaines choses, à rencontrer des gens, tu te rends compte que ça fourmille. C’est une échelle particulière, c’est pas comme à Paris. On peut encore se rencontrer « par hasard », comme ici au Pavillon. C’est là que j’ai rencontré Manon d’ailleurs car je connaissais l’amie avec qui elle était et on a discuté comme ça.

Quelles activités tu pratiques dans St-Denis, tu me parlais du Chant tout à l’heure ? Là je viens d’arrêter le chant car notre prof est partie dans le sud. Je vais de temps en temps à Rajganawak voir des spectacles. Je trouve qu’il manque des choses pour la vie nocturne à Saint-Denis, Rajganawak participe à changer ça. Ici, au Pavillon, il y a bien des événements mais c’est plus informel. Tu peux facilement y improviser un petit concert, une performance artistique.. mais ce n’est pas communiqué. On vient surtout pour y boire des verres. Andromède, une fille qui faisait du chant avec moi, est très investie dans la vie associative. Elle est sur un projet qui s’appelle le jardin des chaumettes.

Quel usage des outils numériques tu as, pour communiquer, te tenir au courant ?

Les événements de Rajganawak c’est essentiellement via Facebook que je suis au courant. Après j’utilise beaucoup les mails notamment concernant l’AMAP, c’est très central. Personnellement je m’appuie beaucoup sur FB pour tout ce qui est évenementiel. Pour communiquer avec mes amis j’utilise beaucoup messenger et what’s app. C’est surtout des groupes. Pour la vie Dyonisienne c’est beaucoup de bouche à oreille, je sais beaucoup de choses par Olivier parce que lui il parle a tout le monde alors il est toujours au courant. La communication est pas forcément excellente par la communication classique, mais c’est aussi qu’il n’y a pas vraiment de grosses institutions en dehors du Théâtre Gérad Phillipe.

Comment est-ce que tu perçoit le réseau qui t’entoure, est-ce que tu as le sentiments que beaucoup de réseaux fusionnent ou qu’ils ne font que se croiser ? Je crois que partout, dans les réseaux de personnes, on peut vite avoir l’impression d’un réseau fermé sur lui-même . C’est sûr qu’au sein de l’AMAP par exemple, ou des gens que je fréquente on retombe sur des profils assez similaires, socialement, culturellement.. qu’il y a plein d’endroits qui ont beau être proches de chez moi , je ne les fréquente pas, parce que naturellement, on va toujours vers ce qu’on connaît je pense, les lieux qui nous sont familiers. Pour autant, entre chacun de ces réseaux, il y a des ponts qui se créent.