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Dans un café place de la République à Paris le 25 Juillet 2017. Marie P connaissait Victoria via l’université Paris 8 et nous a mis en contact par [mail]().

Marie m’a expliqué que tu étais assez active notamment dans les réseaux militant de Saint Denis, peux-tu m’en dire plus ?

A Paris 8, je fais partie d’un groupe d’étudiant mais qui n’est pas lié aux comités d’étudiants officiels. Lorsque j’étais en cours d’art, on avait ni atelier ni espace de convivialité pour se retrouver ou travailler en groupe. On a alors décidé de s’aménager un espace pour ça, tout autant symbolique que concret, et on a commencé à construire une cabane. Ca a pris beaucoup de temps, il y a eu beaucoup de bureaucratie, on avait commencé a construire sans autorisation, puis il s’est avéré qu’il nous en fallait une, etc.. ça a bien pris trois ans à se monter jusqu’à ce qu’elle soit détruite cette année..par une erreur. Le personnel de la logistique à commencé à s’inquiéter de l’afluence qu’il y avait dedans. Ca commençait à déborder parcque on était beaucoup à squater. C’est l’endroit parfait, un endroit un peu caché, tout petit, mais tout le monde aimait s’y retrouver. Certains avaient commencé à aménager des espaces de jardins sur le côté. Les jardins continuent à vivre d’ailleurs. Comme nous on est en Master maintenant, on a moins de temps pour s’en occuper et on a pas voulu que ce soit « notre » endroit donc on a complétement laissé la main là dessus. Du coup c’est vrai que y’a pas mal de monde qui squattait, y’en avait même qui revenait le soir passer la barrière pour venir faire la fête le samedi.. c’était un peu trop.. alors au bout d’un moment l’université à voulu chercher un responsable mais dans ce genre de projet y’en a pas vraiment de désigné, donc au final, un peu sur un malentendu, ça a fini par être détruit. Donc voilà on a arrêté avec la cabane mais de là on a rencontré d’autres étudiants assez actifs qui occupait aussi des salles, notamment pour protester contre la loi travail ou autre et on en est venus à rencontrer des personnes qui étaient dans des lieux auto-géré. On a rencontré une personne habitant de Saint Denis qui habite là depuis longtemps, qui connais pleins de choses ici et qui a participé notamment à l’occupation de l'Attiéké qui est un centre social auto-géré. On a commencé à visiter ce type d’endroits auto-géré , des espaces artistiques comme La Briche.

Quels liens entretiens-tu avec le territoire de Saint Denis ?

Avant d'y être étudiante, je ne connaissais pas du tout Saint-denis. Je suis Brésilienne et j’ai habité à Aix-en-provence avant de venir ici. Je voulais entrer en école d’art mais je ne connaissais pas la différence entre les beaux arts et l’art à l’université. C’est un peu par erreur que je suis arrivée là. Au début, je ne voulais pas venir à Saint-Denis car je trouvais ça loin. Et finalement j’ai atteri ici et j’ai beaucoup aimé. J’ai même fait un master 1 à la Sorbone et j’ai préféré revenir ici. Par contre je n’y habite pas, je vis dans Paris et les premières années dans Saint-Denis je ne connaissais que la sortie du métro université et les alentours de Paris 8.. j’ai découvert petit à petit par des amis de la fac qui habitent dans le coin. Au début je savais à peine dans quelle direction était le centre ville.

Et par quels lieux tu as découvert Saint-Denis: des commerces, des cafés.. ?

Je n’allais pas tellement dans les cafés, plutot chez des amis et la plupart habitent entre la gare et le centre ville donc c’est plutot là que je suis allée au début, sur le chemin. On allait dans des cafés autour de la Fac mais sinon c’est plutot des fêtes chez des amis. Et puis après j’ai découvert l’Attiéké. C’était au moment où les occupant se faisaient expulser du lieu qui était désafecté et à ce moment là des étudiants de Paris 8 s’en sont mêlés et les ont aidé à occuper des lieux pour leur permettre de retrouver un espace. Un groupe assez militant s’est formé et j’ai découvert les activités et la diversité du lieu. J’y suis beaucoup allée.

Comment est-ce que tu te tenais au courant des événements artistiques et autres auquels tu te rendait ?

Surtout par le réseau Paris 8. Il y a toujours des affiches, pour les festivals de cinéma notamment, il se passe pas mal de choses cool au cinéma pas loin de la Basilique. Mon copain participe aussi à un lieu qui a été crée par des habitants de Saint-Denis où il y a un jardin. Il y a Martine là bas, ce serait interessant que tu la rencontre, elle est très active ici et bavarde ! Et elle habite Saint-Denis depuis longtemps. Ils ont une petite association à côté de la Maison Jaune.

Donc pour toi, la communication fonctionnait surtout par Bouche à Oreille ?

Oui complètement, on se tiens au courant quand on se rencontre ou on s’envoie quelques messages, des mails ou des sms mais on a pas tellement investis les plate-formes styles Facebook avec les événements etc. Ca se fait plus discrètement peut être mais ça fonctionne très bien. On utilise beaucoup l’affiche dans les quartiers donc ça a tendance à rester très local et à fédérer des groupes d’habitants. Pour la Kabane on a utilisé pas mal les outils Framasoft [](https://framasoft.org/en/?target=_blank&classes=linkext), des framapad etc, on a essayé d’éviter les google docs et compagnie au sein du collectif car la question du logiciel libre et de l’outil collaboratif était important pour nous. Pour faire le lien avec d’autres étudiant on utilisait surtout les listes de mails. On a beaucoup de gens qui ne sont pas sur [Facebook ]()dans nos contacts et on essaye aussi de s’émanciper car on a tendance à s’enfermer dans les infos qui s’y trouves et à ne plus chercher l’information ailleurs.

Et en parlant de Bouche à Oreille, vers qui tu pourrais m’envoyer pour la suite ?

Je pourrais te donner le contact de Martine dont je te parlais tout à l’heure, et de Marie qui est une personne très active et qui connais beaucoup de monde. Je vais te renvoyer leur contacts par [mail]().