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_Rencontrée le _12 septembre 2017 à La Défense. _C’est _Wiebke _qui m’a évoqué le travail de Manon lors de mon passage à Point Carré le _12 Juillet.

Wiebke m’a parlé de toi en évoquant un travail de cartographie que tu avais mené sur les reseaux d’artistes de Saint Denis, est-ce que tu pourrais m'en dire un peu plus ?

Je vais t’expliquer un peu mon parcours : j’ai fait mon mémoire sur la place des collectifs dans la production urbaine et pour ça j’ai étudié deux collectifs dans Paris. A l’occasion d’un projet qui croisait mon sujet de mémoire j’ai travaillé avec Grand Paris aménagement[](http://www.grandparisamenagement.fr/?target=_blank&classes=linkext) où j’ai fini par entrer en stage. A l’occasion de ce stage j’ai rencontré pas mal de monde à Aubervilliers dont les Frères poussières, la Villa Mais d'ici..et pleins d’autres. La villa Mais D'ici c’est un lieu de résidence où tu peux rencontrer pleins d’artistes, pleins de compagnies.. là bas j’y ai rencontré iIris, l’administratrice, et Garance, qui était en alternance .. bref j’ai rencontré des gens qui sont devenus des amis et j’ai adoré travailler là bas. Après ce mémoire et après ce stage, où j’avais donc travaillé avec Elsa vivant, elle m’a proposé de l’accompagner dans le labo de recherches en sciences sociales ou elle travaille, pour étudier les réseaux artistiques en Seine Saint-Denis, parce que j’y avais déjà beaucoup d’entrées dues à mon précédent travail sur Aubervilliers. J’avais aussi déjà rencontré pas mal d’acteurs du coin par le biais de Grand Paris aménagement. On avait rencontré déjà des gens de la Briche, de Synesthésie, du 6B... L’idée c’était de comprendre les liens entre les lieux plutôt institutionnels et les lieux plutôt alternatifs. J’allais donc voir soit des lieux, soit des artistes, pour qu’ils me parlent de leur parcours, de leurs réseaux etc.. et c’était génial parce que je rencontrais de personnes en personnes. C'est notamment dans ce cadre là que j’ai rencontré Wiebke.

Comment prenais-tu connaissance de ces lieux ou ces artistes ? Et comment entrais-tu en contact avec eux ?

Mon entrée principale était vraiment les lieux. Par exemple, pour la Villa Mais d'Ici j’ai rencontré l’administratrice qui m’a dit « tiens, va voir machin », à chaque fois que je rencontrais quelqu’un, il me disait « ah mais tu a déjà été voir machin ?» qui était aussi dans la ville, mais c’était dans un lieu bien défini. Le 6B c’est pareil, je me suis rendu sur le lieux et j’ai pris les contacts qu’il y avait au rez-de-chaussé, directement sur place. Après dans le 6B c’était du bouche à oreille. Pour Wiebke par exemple, j’étais passée par une personne de la Villa Mais D'ici, qui m’avait transmis les coordonnée d’Oriane qui était venue à un moment à la Villa Mais d'Ici pour des automates et qui à coté de ça travaille en tant qu’artisan dans un atelier de la Briche [](https://bricheforaine.wordpress.com/?target=blank&classes=linkext) et que j'ai donc que rencontré. Elle m’a fait rencontrer des gens de la Briche et m’a parlé du travail de Wiebke en me disant :«Elle a un super projet sur la toison dyonisienne, la laine etc».

Quels moyens utilisais-tu pour entrer en contact avec les personnes vers qui on t'envoyait ?

Enfait je ne passais pas tellement par les réseaux sociaux et tout ça, on me donnait généralement un contact plus ou moins direct: une adresse mail ou un numero de téléphone. Par contre, je me suis pas mal servi de Facebook pour repérer les lieux. Par exemple j’avais cartographié à partir de Facebook ces lieux et leurs liens entre eux. Ca m’a fait apparaître de nouveaux lieux que je ne connaissais pas. Après j’y allais surtout au culot en entrant directement dans un lieu, en discutant, en demandant « Tu ne connaîtrais pas une personne dans tel asso ? » Et sinon j’ai envoyé énormément de mails. Ca permet de préparer les rencontres en amont mais au fur et à mesure ça s’est fait de plus en plus par bouche à oreille. Il y a aussi des gens que j’ai rencontré par mon propre réseaux d’amis ou de connaissances. Par exemple, je participe à des ateliers de clown le soir et dans le groupe il y avais Caro qui m’avait dit qu’elle travaillait à Saint Denis donc j’ai fait un entretien avec elle et elle m’a parlé de gens de la Briche et elle m’a fait rencontré Solene, qui est graphiste, là bas etc..

Habites-tu toi-même à Saint-Denis ?

Oui, enfait à ce moment là j’habitais dans le 11e à Paris et je n’en pouvais plus de mon petit appartement. En plus je commençais à connaître de plus en plus de monde à Saint Denis. Il y avait pleins de structures ou d’initiatives qui m’intéressaient là bas. Ce qui me plait aussi là bas c’est que par exemple si je vais au Pavillon je sais que je vais croiser des gens que je connais. J’y rejoins une amie, on est deux, on finit la soirée on est 10 à tables parce que les gens viennent discuter. On s’est croisé une fois ou deux dans un projet du coin et on fini par boire des coups ensemble. Donc j’ai passé le pas de m’installer là bas, j’ai trouvé une colloque dans une petite maison et en l’espace de 8 mois j’étais déjà familiarisée avec le quartier. En m’impliquant aussi, par exemple en filant des coups de mains au chapiteau Raj’ganawak, à la coopérative Point Carré aussi, et puis au Pavillon vraiment c’est un endroit où j’ai rencontré plein de monde. Ca m’arrive souvent d’y aller juste avec une amie et finalement on y retrouve des gens qu’on connaît plus ou moins et on fini en grandes tablée.

Ce qui est frappant à Saint Denis c’est qu’il y a un réseau déjà existant et très dense, mais il n’est pas fermé. Par exemple à la Briche c’est assez impressionnant parce qu’ils sont quand même beaucoup et tout le monde se connaît mais ça reste très accessible d’y rencontrer des gens. Après il y a aussi les gens de l’Académie Fratellini qui connaissent pas mal ceux de la Briche. C’est l’école de cirque de Saint Denis. Pour beaucoup de gens que je rencontre, il y a toujours cette envie de découvrir d’autres choses, d'autres personnes : c’est cette ouverture aussi qui m’a plu ici.

Comment as-tu connu les lieux que tu fréquentes à Saint-Denis ?

Avant, quand je bossais sur le réseau artistique je «cherchais» beaucoup, ça m’a donné une vision globale du territoire. Donc quand je suis arrivée je connaissais plus de choses que mes colloques, je connaissais déjà pas mal de monde. Maintenant, depuis que je suis arrivée à Saint Denis je me laisse beaucoup plus porter, par les rencontres, les hasards, les endrois devant lesquels je passe.. Raj’ganawak par exemple, c’est en discutant avec Wiebke. Au détour d’une conversation, elle m'a parlé d’un chapiteau qui allait se monter ici alors moi tu imagines...un chapiteau ! Génial ! Donc Wiebke, qui avait fait le bal des bergère là bas m’a fait rencontré Taîs, l’administratrice, qui m’a fait rencontré Camo et maintenant quand je peux je vais filer un coup de main, je suis sur la mailing liste.

Justement, comment est-ce que communiquent les structures que tu fréquentes ?

Facebook, c’est un peu un outil imparable pour les évenements mais c’est vrai que sur Saint Denis, ça marche pas mal par bouche à oreille. Par exemple, la Briche, ils font souvent des soirées et ils invitent pas mal de monde. Tu n'es pas forcément au courant directement, mais « ça se sait » qu’il y a une fête. La Briche fonctionne avec un google groupe parcqu’ils sont 70 dedans, il y a meme des annonces d’appart qui tournent. Par exemple, Pierre-maël c’est comme ça qu’il a eu vent de mon annonce d’appart, parcque Wiebke a relayé dans ce réseau qui a fait passé à l’Académie Fratellini.. etc. Le chapiteau, lui, fonctionne plus avec une liste de mail pour l'organisation, et aussi beaucoup par Facebook.

Et toi, quelle utilisation as-tu de ces outils ?

J’ai un rapport un peu paradoxal avec ça, je passe tellement de temps dessus au boulot que j’ai de plus en plus de mal dans ma vie plus perso à répondre à mes mails, à suivre les événements Facebook et tout ça. Même si je les utilise bien sûr. Au boulot je suis déjà toute la journée sur l’ordinateur, sur mes mails, pas mal sur Slack [](https://fr.wikipedia.org/wiki/Slack_(plateforme)?target=_blank&classes=linkext) aussi. Du coup j’essaye de retrouver une autre temporalité le soir, ralentir le rythme. Parce qu’avec internet c’est un peu « tout tout de suite», et ca va vite ! J’aime bien aussi retrouver des choses qui sont plus de l’ordre de l’imprévu et de la spontanéïté. Après, je fais aussi partie d’un collectif ,DensCité ,et là on utilise surtout Facebook en groupe privé et Messenger pas mal, on s’est mis sur Slack récemment aussi et puis on a tout sur Google drive. Mais c’est vrai qu’au final je me trouvais un peu trop absorbée par les outils numériques et que ça pouvait avoir tendance à créer des circuits fermés. Le Pavillon et Le Chapiteau ont été des vrais vecteurs de rencontre pour moi. Les outils numériques je les vois plus comme des facilitateur, des passerelles, mais ça n’est quand même pas le même type d’échange.

Pourrais-tu m’envoyer vers un de tes contacts Dyonisien ?

Je peux t’envoyer vers Solen: je l’ai rencontré justement au Pavillon, elle connaissait mon amie Justine avec qui j’étais, qu’elle avait rencontré par sa colloque. On leur a proposé de s’asseoir avec nous et on est devenues amies comme ça...