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Il y a quelques jours, j'ai échangé avec Pasacale dont j'avais eu vent du travail sur l'affiche de la Maison Jaune. En début d'après midi, nous nous retrouvons à la Maison Jaune, où Pascale me fait découvrir le lieu. Elle m’explique : « C’est une maison de quartier qui a ouvert au mois de Novembre. l’idée c’est que cet espace soit mis à disposition des habitants, qu’on y organise des choses mais aussi qu’il y ai de la place pour leurs propres initiatives… » Pascale a découvert le lieu en octobre 2016, en passant devant. Elle n’habite pas loin et était justement à la recherche d’un lieu pour son projet de tricot-partage, un projet de tricot solidaire. Je lui demande de m’en dire plus sur son projet et fait vite le lien avec le patchwork de formes tricotés, monumental, qui git au sol de la Maison Jaune : « Le projet de tricot solidaire c’était, au vu de la grosse vague de froid, de réaliser ,avec la participation du public, des carrés de laine de 30cm de côté assemblés en couvertures. Ces couvertures sont à destination de la Croix Rouge et distribuées lors des maraudes. L’envie était aussi que chacun, tout âge confondu, puisse participer à sa manière, en venant pour tricoter, pour apprendre ou pour transmettre. » Pour se fournir en laine, Pascale a lancé un appel au don dans Saint-Denis, qui a vite débordé du territoire par le biais d’internet. Elle a reçu des colis de Paris, de Bretagne, de Nice.. « j’ai même eu un message d’une personne dans un petit village d’Ardèche, qui m’a écrit en me disant qu’elle tricoterait des petits carrés de laine pour nous les envoyer. » Ici, internet est un vecteur indéniable de rencontre, mais le _«fil participatif» _comme l’appel Pascale, s’est construit de bien des manières. Le projet est nomade dans Saint-Denis, permettant au groupe de rencontrer d’avantage de personnes et d’ouvrir le réseau initial. Les moyens de communication du projet sont aussi divers. Les habitants de Saint-Denis ont vent du projet par des relais Facebook, des affichages en ville, des flyers.. jusqu’à l’impression même du flyer : « Il y a quelques temps, chez l’imprimeur, je faisais mes photocopies pour l’évenement à la Maison Jaune. Au moment de régler j’ai posé mes copies sur le comptoir. Une dame était derrière moi et a lu «tricot ». Elle m’a demandé ce qu’était l’événement et elle est venue. Depuis, elle vient régulièrement et nous sommes assez liées. »

Dans le collectif, c’est sur l’application[ what’s app]() que la communication interne s'organise. Vers l’extérieur, c’est plutôt [Facebook](). Lorsque nous évoquons les moyens d’échange et de communication à disposition d’une association comme celle-ci, Pascale observe que l’outil numérique leur permet d’agréger des personnes qui ne sont pas forcément disponibles en temps et en heure, ou n’ont pas la possibilité de se déplacer, mais qui souhaitent quand même être informés, participer et être tenus au courant des activités. Elle note cependant que «la communication papier et la communication numérique sont vraiment complémentaires. Certains utilisent les deux régulièrement mais d’autres sont beaucoup moins familiers de l’outil informatique. Il y a des personnes qui n’ont pas d’e-mail et ne sont joignables que par téléphone, voire qui n’ont pas de téléphone portable. Je crois aussi que c’est bien de ne pas uniformiser l’information.»

Pendant notre entretien, apparaît Sofiane, un habitant impliqué dans le collectif de la Maison Jaune, qui projette d'y organiser des ateliers de patisseries, étant lui-même en formation patissier. On sent dans ce lieu l’émulation de quelque chose qui naît, qui ne sait pas toujours où il va mais qui est bien là. Ce premier échange a été très instructif et Pascale m’ayant évoqué plusieurs lieux de Saint-Denis, je profite de l'après-midi pour les repérer. En chemin, je croise des tricoteuses: un petit groupe tricote dans la rue, sur les arbres, les barrières. Ca fait tout de suite écho avec le projet tricot-partage de Pascale, et me pousse à m'arrêter discuter. C'est comme ça que je fais la connaissance d'Océane, de l'association Dechets d'arts, qui participe ici à une "opération street mamies", me dit-elle. Elle me laisse sa carte pour que nous nous recontactions plus tard.