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Pour la première fois, je ne m’arrête pas à la station de métro Basilique mais pousse jusqu’à Université: Ce matin, je rejoins Marie.W dont le contact m’avait été donné par Victoria. Anciennement étudiante à Paris 8 et vivant non loin, Marie m’a donné rendez-vous devant l’université pour me donner l’occasion de la découvrir. En l’y attendant je découvre des affiches de l’Attiéké datant de fin septembre, faisant état de leur recherche de lieux dont ils ont «besoin pour habiter le monde». En attendant, accompagné d’ateliers vélos, cantine, kiosque,.. le centre social auto-géré continue dans la rue. Lorsque Marie me rejoint nous entrons dans l’université en quête d’un lieu pour discuter. La cafeteria en travaux nous pousse à chercher une salle vide pour s’y installer. Marie m’assure qu’elle n’avait pas de difficulté à le faire à l’époque de ses études. Après une dizaine de minutes à déranger des classes, sans trouver notre bonheur, Marie a l’idée d’aller voir vers les studios, ou elle a passé beaucoup de temps et dont elle connait biens les équipes. Nous sommes finallement invitées à utiliser un studio d’enregistrement radio, avec tout le dispositif qui va avec. L’expérience est surprenante : nous nous retrouvons toutes deux autour de cette table, casques sur la tête, et on se prête au jeu.. Marie habite Saint-Denis depuis 5 ans : « J’y suis venu parce que je voulais aller à l’université de Paris 8 et pour moi c’était très important d’habiter au même endroit que là ou j’étudiais pour pouvoir créer des passerelles entre l’université et mon chez moi, pour pouvoir inviter des gens, avoir un rapport avec l’extérieur. » Comme beaucoup, elle a mis du temps à découvrir Saint-Denis au-delà de l’université, d’autant plus qu’elle habite dans le secteur proche de l’université. La taille de Paris-8, véritable université-monde, demande déjà d’y consacrer beaucoup de temps. Plus tard, c’est à travers des lieux comme le bar Le Pavillon, la galerie ADADA, le cinéma l’écran ou encore le théatre Gerard Philipe qu’elle a pu rencontré davantage de personnes dans le centre de Saint-Denis..mais aussi via l’AMAP « Court-circuit » de Saint-Denis, qui, pour elle comme pour beaucoup, représente bien plus qu’une question d’alimentation. «C’est surtout un moyen de se rencontrer et de se connaître entre dyonisiens. On a une liste mail où on se file des infos, qu’on ai quelques chose à donner, qu’on cherche un medecin, un plombier..qu’on informe d’une date de concert.. tout ça passe par la liste de discussion. Mon dernier colocataire je l’ai trouvé par ce biais là.» Par ailleurs, le rapport qu’entretien Marie au numérique et plus généralement à la connexion au monde est interessant : Par choix, elle n’a longtemps pas eu de téléphone, aujourd’hui elle en possde un mais sans accè à un internet. Il y a encore quelques temps, elle se rendait au Taxiphone – cyber café de son quartier – pour acceder à sa boîte mail et effectuer des recherches. Par peur de la surconnexion, de se couper du contact direct avec le monde, Marie multiplie les astuces pour ne pas faciliter sa connexion numérique. Pour autant, des paradoxes se créent. Elle possède notamment une web-trotter, inititalement acquérie pour ses séjours à la campagne, qui au contraire lui permet de se connecter partout.. mais uniquement sur ordinateur. Elle remarque que les limites qu’elle se pose bougent avec le temps : «Je triche un peu, c’est en train d’évoluer doucement. »