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Rencontrée à la Maison des projets, le 13 septembre 2017. C'est par un commentaire Facebook de Pascale _que j'ai découvert le projet de _ Nadia _et que je l'ai contactée.. _

Es-tu habitante de Saint-Denis ?

Non je n’y habite plus, j’y ai habité. J’ai travaillé pour cette ville en 1990 et en 2013, comme éducatrice spécialisé d’abord puis comme directrice de démarche quartier et j’ai vite basculé sur un poste de chargé de mission sur la création d’un centre social dans le quartier de l’université. On y a travaillé avec les acteurs du coin. Donc forcément pour ce projet là j’avais déjà un peu d’expérience, et du réseau. Du réseau de « long court». Le facteur temps est important aussi dans la construction d’un réseau. Donc j’ai vécu ici dans les années 90’ mais les premiers qui sont venus ici étaient mes grands parents dans le cadre de l’immigration. Mon grand-père travaillait sur le site EDF-GDF donc il y a une partie de ma famille qui a habité ici. Ils ont fait partie des vielles vagues migratoires qui ont construit la ville au moment ou on était encore sur une urbanisation très industrielle.

Peux-tu m'en dire plus sur le projet que tu portes ?

L’idée que porte l'association Coopérence [](http://cooperence.website.majeeko.com/?target=_blank&classes=linkext) depuis le début, c’est celle d’expérimenter un centre social coopératif, d'aborder la question sociale en incluant la dimension économique mais pas n’importe laquelle. On est membres des centres sociaux depuis longtemps, parfois même des administrations des centres sociaux, on connaît bien l’outil centre social. Lorsque l'on a commencé ce projet, on est parti sur le principe d’un espace de vie sociale et on a commencé dans la cité Gabriel Péri, c’était un petit local résidentiel qu’on avait négocié avec le Bailleur, un petit 2 pièces. Tu retrouveras des photos sur notre page Facebook [](https://www.facebook.com/cooperence/?target=_blank&classes=linkext) car j’essaye de raconter au fur et à mesure ce qui s’y passe pour fédérer un peu. Et là on a négocié avec la ville pour intégrer cette Maison des projets pour accueillir le projet de centre social en attendant que nos locaux définitis nous soient livrés pour mars 2018. Donc l’association coopérence gardera quand même un pied ici par la suite comme base opérationnelle car il y a beaucoup d’autres projets à développer. C'est une nouvelle entité juridique qui va naître, avec un statut de centre social coopératif, et ce sera la premier en France. On le construit sur la base d'une SCIC, une société coopérative d'interêt collectif.

Comment est-ce que vous communiquez dans ce projet ?

Je fait tout de chez moi pour le moment, car on vient d’arriver, et je n’ai pas encore de matériel, de connexion internet. La page Facebook [](https://www.facebook.com/cooperence/?target=_blank&classes=linkext), je la gère de chez moi, le site internet aussi, j’avais commencé à travailler sur une NewsLetter mais ça me prends trop de temps. J’ai un Google groupe où j’inscris tous ceux qui me donnent leur coordonnées. On est 140 personnes pour le moment sur ce groupe. Il y a un peu de tout, des associations, des institutions, des habitants.. tout ça se monte au fur et à mesure et je tiens tout le monde au courant. On retrouve les mêmes infos sur ce groupe, dans les mails, que sur la page Facebook. Voilà en gros comment on communique et sinon on utilise les relais locaux, les réseaux de la ville, le JSD.. Pour le moment c’est moi qui gère un peu tout, qui trouve les outils pour faire marcher tout ça. Je me débrouille mais c’est vrai que je n’ai pas grandi avec le numérique par exemple, et je le ressens. J’espère trouver chemin faisant les bonnes compétences et les bons outils, car l’idée de la coopérative c’est aussi de trouver les compétences adéquates à ce qu’il y a faire dans les membres de la coop. Mettre au service du collectif ses compétences et voir ce que ça génère ensuite comme moyens. On commence pas par les moyens mais par les richesses «humaines» à disposition.

Nadia me confie qu'elle a peu de temps à me consacrer, elle doit gérer beaucoup de choses en ce début de projet. Elle conclue joliement :

Mon job c’est ça surtout, coordonner, mettre en lien, en relation.. le nom coopérence il ne vient pas de nul part. On pense qu’il y a quelque chose à creuser autour des territoires, des acteurs, des habitants,.. une intelligence collective avec une dimension territoriale à travailler. Ce projet de centre social c’est un exemple, car par définition c’est plurigénérationel, polyforme, polymorphe, donc c’est parfait pour nous. Tout est possible.